Les signaux inquiétants se multiplient : violences envers les enseignants, contestations croissantes de leur autorité, remise en question de leurs décisions pédagogiques, hésitation à enseigner certains faits scientifiques et historiques faisant pourtant partie des référentiels,… Face à ces dérives, la Ministre de l’Éducation Valérie Glatigny a décidé d’objectiver la situation à l’aide d’un « Baromètre du respect » dans le but de pouvoir mettre des mesures concrètes en œuvre.
En septembre dernier, un questionnaire était adressé à 110.000 enseignants wallons et bruxellois. Quelque 10.000 d’entre eux ont répondu à ce « Baromètre du respect ». L’enquête visait à mesurer le respect porté aux enseignants et directions en milieu scolaire, en explorant différentes dimensions du respect comme la relation aux apprenants, la relation à la famille, la relation à la hiérarchie, l’autocensure ou encore la valorisation du métier. Les données recueillies ont permis d’identifier des tendances fortes, à même d’offrir une vision globale des perceptions du respect dans le milieu éducatif.
On apprend ainsi que 95 % des enseignants ont déjà été confrontés à un manque de respect de la part de leurs élèves et 39,4 % en ont été victimes plus de dix fois au cours des cinq dernières années. De plus, 67,1 % estiment que leur métier est peu valorisé par la société et 62 % avouent s’être autocensurés pour éviter des tensions. De quoi confirmer l’urgence d’agir ! L’école est en effet un pilier fondamental de notre société, et les enseignants doivent pouvoir exercer leur mission dans un cadre serein et respectueux.
Face à ce constat, plusieurs pistes d’actions sont envisagées : il est notamment nécessaire de revoir la gradation des sanctions en cas de non-respect de l’autorité de l’enseignant et de mettre en place un dispositif de médiation interne pour soutenir les enseignants. Une meilleure formation sur la gestion des contestations et pressions est également essentielle, tout comme des campagnes de sensibilisation des familles au respect du personnel éducatif. Enfin, le cadre juridique doit être renforcé pour mieux protéger les enseignants contre tout fait de violence verbale, psychique ou physique, à l’instar de la mesure du Fédéral qui vise à sanctionner plus sévèrement tout fait de violence envers le représentant d’une fonction d’autorité.
Au-delà des mesures immédiates, il est fondamental de repenser notre approche de l’éducation et de renforcer la valorisation du métier d’enseignant. Cela passe par une revalorisation de la profession et par une mise en avant du rôle essentiel des enseignants dans la construction d’une société plus éclairée et respectueuse. L’investissement dans la formation continue et le soutien psychologique sont autant d’éléments qui contribueront à redonner à cette profession toute la considération qu’elle mérite.
Restaurer l’autorité et le respect à l’école, c’est garantir un environnement propice à l’apprentissage et à l’épanouissement des élèves. Le MR continuera à défendre une éducation de qualité et respectueuse, dans laquelle les enseignants ont toute leur place.