Cette semaine, direction Beauraing, une commune namuroise où Mélanie Havenne s’engage depuis près de 20 ans. Après avoir fait ses armes comme conseillère CPAS, elle a exercé pendant deux mandats en tant qu’échevine de l’urbanisme, de la jeunesse et de la culture. Fin 2024 désignée par le MR, elle devient Députée provinciale. Un tournant inattendu dans sa carrière, qu’elle nous raconte.
Ce passage du rôle d’échevine à celui de Députée provinciale est un vrai changement de cap. Comment le vis-tu ? Est-ce un aboutissement pour toi, après ces années de service communal ou un nouveau défi à relever ?
C’est sûr c’est un sacré changement. Je me lève plus tôt et je crie moins sur mes quatre enfants. Moi qui ai eu l’habitude d’être en contact direct et permanent avec les gens et les services communaux, je dois apprendre à attendre, m’inscrire dans un nouveau mode de fonctionnement qui n’est pas naturellement le mien, mais je suis bien entourée. Devenir Députée n’est pas un aboutissement, c’est juste la continuité de mon engagement qui s’exerce à présent à un autre niveau. Un niveau qui conserve et doit même renforcer ses liens avec les communes. Une réforme structurelle, un refinancement des zones de secours, … il s’agit clairement d’un nouveau défi.
Après 12 ans au sein du Collègue communal, quels enseignements et moments marquants retiens-tu de ton expérience en tant qu’échevine ?
Je retiens et je garde tout ! L’enseignement premier, c’est que nous sommes là pour servir l’intérêt général et il ne faut jamais l’oublier ni se prendre trop au sérieux. Toujours écouter, dialoguer, confronter ses idées. J’ai tellement appris ! L’engagement à l’échelon local est le plus beau et en même temps le plus exigeant car au fil des années, il faut bien avouer qu’on est de plus en plus exposés à l’agressivité, aux critiques. Mais quand un projet aboutit, un consensus se trouve, un citoyen vous remercie, une équipe politique et des collègues devenus de vrais amis vous entourent … vous oubliez et surmontez tout !
Quel est le rôle exact d’un Député provincial et quelles sont tes compétences ?
Les provinces, comme les communes agissent à double titre, en tant que pouvoir local subordonné et entité politique autonome. Je fais partie du collège, qui constitue le pouvoir exécutif de la Province, débats en commission des points inscrits au conseil, travaille conjointement avec les services pour tout ce qui relève de mes compétences (zones de secours, supracommunalité, bâtiments, transition territoriale, énergie, marchés publics). Je vois surtout le Député comme un relais au service des communes, un facilitateur de mise en commun et en réseau. En tout cas c’est comme ça que je le souhaite !
Si tu pouvais agir d’un coup de baguette magique et mettre en place une mesure importante au niveau provincial, laquelle choisirais-tu ?
Ce n’est pas tellement la mesure en elle-même mais plutôt sa retombée. Je voudrais que chaque commune, de Fernelmont à Couvin, bénéficie de manière équitable des services et actions de la Province, que cette dernière rayonne sur les 38 communes sans distinction. Et si j’étais vraiment une fée sans limite de budget (mais là on rêve carrément ), je multiplierais les équipes mobiles d’intervention en santé mentale dans nos communes vu le contexte psychosocial général et les besoins criants.
Avec tes deux mandats en tant qu’échevine de la culture, tu connais la commune sur le bout des doigts ! Pour ceux qui viendraient à Beauraing, quels sont les incontournables à découvrir ?
J’aime tellement Beauraing ! L’incontournable, c’est le Castel, notre parc communal ravagé par une tornade en 2021 et que nous avons réaménagé avec un beau parcours adapté PMR, idéal aussi avec des enfants. Ensuite, croyant ou pas, un petit crochet par le sanctuaire, témoin de notre passé religieux lié aux Apparitions. Puis visite du hameau de Revogne et sa porte de Lomprez, vestige d’une gloire moyenâgeuse. Enfin rdv à Pondrôme, là où je vis, pour quelques courses au petit magasin sur la place et ensuite à la boucherie. Histoire de s’imprégner de cette simplicité, de cette ruralité à laquelle je suis si attachée. D’office vous reviendrez !
