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Cette année, nous nous arrêtons à Binche pour aller à la rencontre de Frédéric Maghe, conseiller communal depuis 2012.

Grand amateur du folklore binchois, ce gille s’investit sans compter pour sa commune.

Il travaille par ailleurs à la présidence du MR où il occupe à la fois la fonction de Chef de cabinet adjoint du Président tout en étant directeur de campagne et… candidat à la première suppléance de la liste régionale de la circonscription du Centre.

 

 

 Fred, être un élu communal libéral dans une ville à majorité absolue socialiste comme Binche, j’imagine que ce n’est pas simple tous les jours…

 Non, ça ne l’est pas même si le MR a rejoint la majorité en 2006 et ne l’a plus quittée depuis. En 2006, nous avions 1 élu direct sur 33. Nous sommes passés à 3 en 2012 et à 5 en 2018 sous la bannière MR-CI. J’espère vraiment que l’on pourra poursuivre, en 2024, notre marche en avant au niveau du nombre d’élus.

Comment parvient-on, dans une majorité dans laquelle on n’est pas numériquement nécessaire, à faire percoler ses idées et à influencer les décisions ?

 Modestement, je pense vraiment que l’on peut dire que l’on imprime un son de cloche différent à travers notre action. Simple exemple, la Déclaration de Politique Communale de 2018 reprend in extenso quasiment l’intégralité de notre programme. Nous avions fait un excellent travail programmatique, à la fois libéral sur le fond mais aussi et avant tout de bon sens. Nos priorités sont devenues celles de la Ville ce qui s’est traduit dans le fameux PST. L’entente avec le partenaire socialiste est cordiale et respectueuse et on peut avancer ensemble sur pas mal de projets tout en maintenant les finances communales dans une situation saine ce qui tranche avec la plupart des communes qui nous entourent. Par contre, nous ne pouvons nous satisfaire des indicateurs socioéconomiques : un taux d’emploi d’à peine 58%, un taux de chômage de 12,6% et 41% de la population dont le niveau d’instruction ne dépasse pas le stade des études secondaires inférieures. Il y a là un chantier énorme en termes d’activation de l’emploi et de changement des mentalités. Sur ces points-là, on n’a pas vraiment la même vision avec le PS…

Tu es également impliqué professionnellement au niveau du MR puisque tu occupes la fonction de chef de cabinet adjoint du président. Est-ce simple à compiler avec cet engagement local ?

Ce n’est pas simple mais c’est le lot de la plupart des élus communaux, notamment des conseillers. Ce n’est pas un job. C’est un engagement que l’on fait par passion, par amour de sa ville. Conseiller communal, comme président de section d’ailleurs, c’est une fonction qui coûte de l’argent, qui brûle de l’énergie, qui mord sur le temps que l’on peut consacrer à sa famille ou à ses amis… Néanmoins, c’est aussi une source de satisfaction quand on voit aboutir un projet, que l’on organise un événement qui marche, que l’on échange avec des citoyens impliqués et concernés. Certains sont un peu moins sympas ou considèrent parfois que, parce que tu es conseiller communal, tu es responsable de tous les maux de l’humanité ou de décisions qui sont prises à d’autres niveaux. Ceci dit, cela reste gratifiant et passionnant et je ne fais pas partie des élus locaux qui ont le blues…

Tu es premier suppléant à la Région pour la circonscription de Soignies-La Louvière, comment vois-tu ton engagement à ce niveau ?

Je suis d’abord bien conscient du privilège qui m’est donné d’occuper la première suppleance. Certains diront que c’est une place de combat, selon l’expression consacrée. C’est totalement faux : c’est une place de confort où, tout en participant activement à la campagne, on sait qu’on se trouve en embuscade et pas en première ligne (mais là, j’aurai donné en tant que Directeur de campagne du MR…). Je connais les règles en vigueur au Parlement de Wallonie, tout le monde les connaît et, notamment, Maxime Daye et Bénédicte Poll qui occupent les deux premières places effectives et qui sont par ailleurs Bourgmestres. Si les astres s’alignent pour moi, je serais bien sot de ne pas prendre le siège qui s’offrirait mais je souffrirais sans doute vite du syndrome du Coucou, occupant un siège qui n’est pas vraiment le mien. Je vous avoue préférer entrer par la porte que par la fenêtre. Ce que je retiens en tout cas, c’est une formidable aventure humaine que cette campagne, avec 9 colistiers formidables qui peuvent tous compter sur ma voix et mon soutien. Si je dois rêver un peu, on fait un score historique, l’apparentement nous aide un peu et tant Maxime que Bénédicte peuvent cumuler. Mais comme l’un d’eux est désigné Ministre, je peux jouer au Coucou avec moins de gêne… On peut et on doit tous rêver. Il faut y croire partout, sur toutes les listes. Notre projet est le bon!

Binche est connue pour être une ville de folklore, avec ses fameux gilles. Et tu participes toi-même au carnaval…

Oui, tout à fait, je compte 28 années de participation au carnaval et je suis membre du comité de ma société de gilles, les Jeunes Indépendants. Le carnaval, c’est un peu une parenthèse irrationnelle, un moment volé dans l’année où l’on retrouve systématiquement des amis, des connaissances et de la famille pour faire la fête mais aussi faire perdurer un folklore auquel on est attachés. J’adore surtout toute la montée en puissance qui annonce le carnaval : les soupers de sociétés en novembre, les auditions et répétitions de batterie en décembre, les soumonces et bals de carnaval en janvier avant les trois jours gras qui viennent couronner le tout. Je ne rate quasiment pas une miette de tout cela. Cela fait parfois un peu mal à la tête le lendemain mais quand on sait s’amuser, on sait aussi se lever pour aller bosser. J’adore ma ville au-delà du carnaval. On y retrouve une certaine chaleur humaine, un esprit un peu frondeur, une propension aux cancans. Être binchois, c’est un état d’esprit.