Olivier Destrebecq, premier échevin de La Louvière, joue un rôle central dans le développement de la ville et la gestion des affaires communales.
Fort d’une expérience politique solide, il est au cœur des décisions qui façonnent l’avenir de la commune, entre développement économique, mobilité et amélioration du cadre de vie. Dans cet entretien, il nous partage sa vision pour La Louvière et les défis qu’il souhaite relever.
Tu es Premier échevin de La Louvière, une ville en pleine transformation. Quels sont les grands défis à relever pour assurer son développement et garantir une qualité de vie optimale aux Louviérois ?
Après des décennies marquées par le déclin industriel, nous vivons aujourd’hui une phase de reconversion et de redéploiement. Ce moment est porteur d’espoirs, mais il nous impose également des responsabilités claires. Trois défis majeurs se détachent selon moi.
Premièrement, l’assainissement budgétaire et la rigueur financière… Avant toute ambition, nous devons assurer la stabilité des finances communales. Le contexte financier est extrêmement contraint, entre les charges liées aux pensions, aux dotations des différentes entités mais surtout aux remboursements des emprunts excessifs du passé. Nous avons, aujourd’hui, une opportunité unique, par notre participation, d’éponger une partie de notre dette structurelle. Le soutien régional contracté par l’ancienne majorité (Plan oxygène) s’accompagne d’exigences strictes en matière de bonne gestion, de rationalisation des dépenses et de maximisation des recettes propres. Nous avons choisi d’assumer cette rigueur avec responsabilité et lucidité, car c’est le socle d’une action publique crédible et durable.
Ensuite, le développement économique et le soutien à l’emploi local, notre ville dispose d’un tissu économique en mutation, avec des zones d’activités en pleine expansion comme Urbanica, Garocentre ou Mon Gaveau…. Mon ambition est claire : attirer des entreprises innovantes, soutenir nos PME et commerçants, et renforcer les liens entre nos entreprises et nos institutions de formation. La création d’un pôle d’emploi local et le développement de circuits courts sont des leviers concrets pour reconnecter l’économie à la population.
Troisièmement, la mobilité et l’aménagement du territoire au service du cadre de vie.
Pour améliorer le quotidien des Louviérois, nous devons investir dans une mobilité fluide, multimodale et durable : cela passe par des aménagements pour les modes doux, un réseau de transports publics renforcé, et une politique de stationnement adaptée. Côté urbanisme, je souhaite une densification intelligente et qualitative, qui respecte l’identité des quartiers tout en favorisant la mixité fonctionnelle et sociale. Un urbanisme de projets, orienté vers la qualité architecturale, la nature en ville et la cohérence à l’échelle du territoire.
Enfin, notre action se veut libérale dans l’approche et profondément ancrée dans l’intérêt collectif. En tant que membre du MR, je défends une vision moderne, économe des deniers publics, qui récompense le travail, l’effort et la responsabilité. Mais en tant que partenaire loyal dans une majorité plurielle, je veille à ce que notre action soit cohérente, solidaire et bénéfique pour l’ensemble des Louviérois.
Au départ, tu étais sceptique quant à la mise en place du Projet de Ville 2050. Quelles étaient tes principales réserves et comment ta perception a-t-elle évoluée avec le temps ?
C’est vrai, j’ai abordé le Projet de Ville 2050 avec prudence, voire scepticisme à ses débuts. Non pas par opposition de principe, mais parce que j’avais deux grandes réserves.
La première concernait l’absence d’une vision concrète à court et moyen terme. En tant que libéral, je suis très attaché à la lisibilité, à la responsabilité et aux résultats tangibles. Or, le Projet 2050 me semblait d’abord trop théorique, trop déconnecté des réalités du quotidien des Louviérois, avec des projections à 25 ou 30 ans alors que nos concitoyens attendent des réponses ici et maintenant.
La seconde inquiétude touchait à la capacité réelle de la Ville à piloter un projet aussi vaste, dans un contexte budgétaire extrêmement tendu. Nous manquions de marges de manœuvre, et je craignais que ce projet n’absorbe des ressources précieuses au détriment d’actions plus prioritaires.
Mais aujourd’hui, avec un recul plus stratégique et mon rôle d’échevin en charge de l’urbanisme, du logement, des finances et de la mobilité, je reconnais que ce projet a eu un mérite essentiel : celui de fixer un cap, une ambition partagée pour La Louvière. Il a aussi permis de structurer certains choix urbanistiques et d’enclencher des dynamiques de rénovation urbaine qui, sans cette vision à long terme, auraient été plus dispersées.
Mon regard a donc évolué, non pas par opportunisme, mais par pragmatisme. Je reste exigeant sur la méthode, sur l’évaluation des résultats, sur le respect des priorités budgétaires, mais je suis désormais convaincu qu’un Projet de Ville bien piloté peut devenir un levier de transformation réel, à condition qu’il reste connecté à la réalité des citoyens.
La Louvière a longtemps été marquée par son passé industriel. Comment la nouvelle majorité compte-elle renforcer son attractivité économique afin d’attirer de nouvelles entreprises dans la région ?
La Louvière doit aujourd’hui transformer son héritage industriel en levier d’avenir. Pour y parvenir, la majorité PS-MR déploie une stratégie économique ambitieuse, autour de trois axes.
D’abord, nous développons activement nos zones d’activités économiques situées à un carrefour autoroutier exceptionnel, essentiel pour capter de nouveaux investisseurs.
Ensuite, nous renforçons l’accompagnement des entreprises, grâce au BiLL, à l’IDEA et aux partenariats locaux. L’objectif est que chaque porteur de projet, de la start-up à la société internationale, trouve à La Louvière un cadre stable et efficace pour se développer.
Enfin, nous intégrons cette dynamique dans une vision territoriale cohérente, en créant des liens avec la formation, la mobilité et l’innovation. Le futur écosystème autour du Château du parc Boël en est un bon exemple.
En résumé, nous voulons faire de La Louvière un pôle économique fort, en misant sur l’initiative, la création de valeur et la confiance. Mon rôle est de créer un climat favorable et moderne. L’accompagnement est chez moi une volonté sans réserve.
En tant qu’Echevin, tu es en contact direct avec les citoyens. Quelles sont leurs principales préoccupations aujourd’hui, et comment travailles-tu avec l’administration pour y répondre ?
Ce que les Louviérois attendent avant tout, c’est du concret. Et leurs préoccupations sont claires : la sécurité, la propreté, la mobilité, la fiscalité, l’accès au logement et la qualité du cadre de vie. Des choses simples, mais fondamentales pour leur quotidien.
Sur le terrain, je suis frappé par une attente de plus d’écoute et de réactivité. Les citoyens veulent qu’on les entende et surtout, qu’on agisse. C’est pourquoi je reste en contact régulier avec eux, que ce soit via les permanences, les rencontres de quartier ou les outils numériques que nous renforçons. J’adore cette connexion avec les citoyens !
Chaque fois qu’un problème nous est remonté, je cherche une solution concrète et rapide. Nous travaillons en transversalité, avec mes collègues du Collège, notamment sur les dossiers de mobilité, d’aménagement urbain, de logement et de sécurité, pour que les réponses soient coordonnées.
En tant que libéral, je crois profondément en la responsabilité, l’autonomie et le dialogue. Ce sont ces valeurs que j’applique avec passion.
Ce week-end se déroule le Laetare de La Louvière. En quoi est-il différent du carnaval de Binche et quelles sont les bonnes raisons de s’y rendre ?
Le Laetare de La Louvière, c’est bien plus qu’un carnaval : c’est une fête populaire, vivante, accessible à tous, et surtout, profondément ancrée dans notre identité louviéroise. Ici, la liberté, la créativité et la convivialité priment. Les sociétés y sont nombreuses, variées, avec une ambiance spontanée, festive, presque insolente parfois… mais toujours bienveillante !
Pourquoi venir ? Parce qu’on y rit, on y danse, on y retrouve ses amis, sa famille, et parce que pendant trois jours, La Louvière montre son vrai visage : un cœur grand ouvert, une énergie débordante et une fierté bien assumée.
Alors oui, le Laetare, c’est chez nous, et ça vaut largement le détour même si le plus beau carnaval c’est celui que l’on vit de l’intérieur entouré de belles personnes afin de profiter pleinement de la convivialité collective !