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Il y a des moments où l’on ne peut plus se taire, des moments où l’indignation nous submerge au point de devoir prendre la parole pour défendre les valeurs qui nous sont chères. Aujourd’hui, j’ai mal à mon pays.

Après l’interdiction incompréhensible du match de football entre la Belgique et Israël, après avoir laissé un individu proclamer dans le magazine flamand Humo son souhait de « vouloir enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque juif qu’il rencontre », voilà que la Ville de Gand s’enfonce dans le déshonneur en empêchant des enfants de 13 à 17 ans de participer à un tournoi de frisbee. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils sont juifs ou israéliens.

On peut avoir tous les avis du monde sur le conflit au Proche-Orient. Mais là n’est pas mon propos. Ce que je veux souligner ici, c’est qu’il s’agit de la Belgique. De notre démocratie libérale. Et dans cette démocratie, des enfants se voient refuser l’accès à une compétition sportive à cause d’extrémistes de gauche, mais surtout à cause d’une classe politique qui fait preuve d’une lâcheté sans nom.

Gand, qui se veut une Ville lumière, est devenue la Ville du déshonneur. Je n’ai plus de mots assez forts pour exprimer mon dégoût face à tant d’injustice. Comment accepter qu’en Belgique, au 21ème siècle, des êtres humains soient traités différemment uniquement parce qu’ils sont juifs ou israéliens ? Le plus alarmant, c’est que cela ne semble choquer personne.

Cette presse, habituellement si prompte à nous expliquer le bien et le mal, semble curieusement silencieuse lorsqu’il s’agit des juifs. Mais imaginez un instant remplacer le mot « juif » ou « israélien » par une autre confession, culture ou nationalité, et vous auriez là le scandale du siècle.

Rappelons-le, tout cela n’a rien à voir avec le Proche-Orient. Rien du tout. En Belgique, nous ne traitons pas les ressortissants de différents pays en fonction de l’état des droits de l’Homme dans leur pays d’origine. Bien au contraire, nous déroulons le tapis rouge à toute une série de dictatures et de régimes autoritaires, ce que n’est pas Israël d’ailleurs. Ce que nous voyons ici, c’est simplement cet antisémitisme latent, qui est le premier signe de menace sur notre démocratie.

Aujourd’hui, la menace est autant à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche, mais elle réside surtout dans l’indignation sélective des bien-pensants de ce pays.

Le Mouvement Réformateur ne restera pas les bras croisés. Nous prendrons des dispositions dans les accords de gouvernement pour que de telles infamies ne puissent plus jamais se produire. Car il est de notre devoir de défendre les valeurs qui font la Belgique, une démocratie où chaque citoyen doit être traité avec égalité et respect, sans distinction de religion ou de nationalité.

Georges-Louis Bouchez
Président du Mouvement Réformateur