La situation à l’aéroport de Goma est catastrophique : aux mains du M23, aucun avion ne peut circuler. L’aide humanitaire ne peut arriver, aucune évacuation n’est possible. Le député fédéral MR Michel De Maegd, qui a rencontré aujourd’hui la Ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, appelle le Ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, à agir de toute urgence.
La population de l’est du Congo vit une nouvelle tragédie depuis l’invasion du territoire congolais par le M23 et les troupes rwandaises.
« L’urgence humanitaire est gravissime. La Belgique, avec d’autres pays, doit tout faire pour libérer l’aéroport de Goma, actuellement aux mains du M23 ! Tout faire pour arrêter le brouillage des signaux GPS, qui empêchent les avions de naviguer dans la région au mépris de la Convention de Chicago. Il en va de la survie de centaines milliers de Congolais. Sans cela, ni aide humanitaire, ni médicaments, ni évacuation ne sont possibles, » alerte le député fédéral.
Michel De Maegd, qui, en 1995, après le génocide des Tutsis, a passé plusieurs semaines au Rwanda et dans l’Est du Congo, veut absolument alerter du côté systémique des massacres qui sont commis en ce moment : charniers, disparitions en masse, exécutions.
« Plus de 3000 morts ont à ce jour été comptabilisés officiellement, mais ce nombre masque les milliers de victimes portées disparues, disséminées dans les charniers ou dont les dépouilles flottent sur les eaux du Lac Kivu.»
Comme lui a confié la Ministre des Affaires étrangères de RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, lors d’une rencontre ce mercredi 5 février, « les méthodes actuelles du M23 et du Rwanda ne sont pas celles du 2012. Ce sont des méthodes semblables à celles des années 96-98, qui entraînent la région dans une ère très sombre. »
Malgré le cessez-le-feu unilatéral décrété par le M23, ces troupes rebelles (officiellement 4000 soldats rwandais, officieusement des milliers en plus) continuent leur progression sur le Sud Kivu, avec Kinshasa en ligne de mire.
Le mandat des soldats de la MONUSCO, encore présents sur place, doit être urgemment actualisé. Il est impensable d’envoyer des soldats de la paix dans une mission où ceux-ci sont confrontés à des réalités de guerre sans être en capacité de lui faire face.
Nous devons nous rappeler, avec lucidité, les déclarations précédentes du M23 qui n’avait « pas l’intention de marcher sur la RDC ». Au regard des événements, aucun crédit ne peut leur être accordé et leurs intentions sont exprimées très clairement par leur leader Corneille Nangaa.