Les acteurs du Pacte ont prévu d’allonger le tronc commun jusqu’à la 3e secondaire dès 2028, une année ô combien charnière dans notre système éducatif. Avant de confirmer ce cap, Valérie Glatigny veut objectiver les impacts de cette évolution sur l’organisation des écoles, l’accompagnement des élèves et l’emploi des enseignants.
Négocié et signé en 2017 par les syndicats et les fédérations de pouvoirs organisateurs, le Pacte pour un enseignement d’excellence impose ses réformes année après année : les nouveaux référentiels seront ainsi implémentés en 6e primaire en septembre prochain, en 1e secondaire en septembre 2026, en 2e secondaire en septembre 2027 et, en principe, en 3e secondaire en septembre 2028.
Si une vision plus ou moins claire a été dessinée quant à l’avancée du tronc commun jusqu’en 2e secondaire, la réflexion n’est pas aboutie en ce qui concerne la configuration de la 3e année commune, que ce soit en termes d’impacts pédagogiques, organisationnels ou de pertes d’emploi. La réflexion n’est pas non plus aboutie quant aux inflexions nécessaires de la DPC – résultat des élections de juin 2024 – à donner au Pacte en termes d’activités orientantes ou d’accompagnement renforcé des élèves en grande difficulté. C’est pourquoi la Ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny, a demandé à son administration une analyse d’impact objective afin que cette évolution soit fondée sur des données précises et une vision claire.
Avant de poursuivre la prolongation du tronc commun, il est en effet essentiel de mesurer les effets réels de celle-ci. Quels seront les impacts pédagogiques sur l’hétérogénéité des classes et l’accompagnement des élèves ? Ne risque-t-on pas une explosion du décrochage des élèves, voire d’exclusions ? Quelles conséquences en matière d’organisation scolaire, notamment pour les établissements qui ne proposent que les deux premières années du secondaire ? Et quelles seront les répercussions sur l’emploi des enseignants, notamment ceux des cours techniques qui perdront des heures de cours au profit des cours généraux ?
Une fois l’analyse d’impact dans les mains de Valérie Glatigny, celle-ci entamera un dialogue avec les syndicats et les fédérations de pouvoirs organisateurs afin d’examiner les conclusions et d’assurer une mise en œuvre réfléchie. « Au fil du temps, l’adhésion au Pacte s’est effilochée et deux syndicats seulement sont encore à la table du Comité du Pacte. Il est donc essentiel de prendre le temps de la réflexion et de s’assurer que tout le monde est prêt à assumer collectivement cet allongement jusqu’à la 3e secondaire, avec une vision pédagogique, organisationnelle et sociale claire » explique Valérie Glatigny.
Le MR défend une école de qualité qui repose sur la responsabilité et l’excellence. Il est impensable d’avancer dans l’inconnu, sans considérer les réalités de terrain et sans assurer un soutien adapté aux élèves comme aux enseignants. « Aujourd’hui, le Pacte est semblable à la construction d’une nouvelle voie de chemin de fer. À peine les rails posés que le train roule déjà dessus. Nous apercevons la gare de la 2e secondaire, et il n’est pas envisageable de faire rouler le train au-delà sans savoir précisément ce qui se cache derrière. S’il y a un ravin, on doit le savoir avant ! » précise la Ministre.
Cette réflexion ne remet pas en cause les avancées réalisées au cours de ces dernières années. Le tronc commun jusqu’en 2e secondaire reste une priorité et les référentiels adoptés en primaire sont maintenus. Mais pour le MR, il est fondamental de prendre le temps nécessaire afin de garantir une école forte, adaptée aux réalités du 21e siècle et porteuse d’avenir pour chaque élève.