La ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny, souhaite combattre plus efficacement les pressions religieuses et politiques qui conduisent parfois certains enseignants à s’autocensurer.
Ces derniers mois, plusieurs signaux d’alerte ont émergé au sein d’établissements scolaires francophones : refus de suivre certains cours, contestation de théories scientifiques ou encore intimidations envers des enseignants. « Depuis la rentrée, six appels aux équipes mobiles d’accompagnement sur le terrain ont confirmé l’existence de faits préoccupants en Wallonie comme à Bruxelles », explique Valérie Glatigny. Ces signaux font écho aux avis de la sûreté de l’État et de l’OCAM qui alertent, depuis 2021, sur la recrudescence du radicalisme violent chez les jeunes.
En octobre dernier, un questionnaire a été adressé à 130.000 enseignants. Il en ressort que sept enseignants sur dix (parmi les quelque 10.000 réponses reçues) déclarent s’être déjà autocensurés afin d’éviter des problèmes avec les élèves ou leurs parents. Bien que les causes exactes demeurent diverses, ces témoignages soulignent néanmoins l’urgence d’une réponse adaptée.
Pour ce faire, la ministre de l’Éducation envisage plusieurs pistes d’actions :
- organiser une table ronde avec les acteurs concernés (pouvoirs organisateurs, enseignants, parents et OCAM), notamment afin de rappeler les mécanismes d’aides à destination des écoles (outils de prévention, intervention des équipes mobiles d’accompagnement,…)
- réactiver la mission du service de l’Inspection qui consiste à fournir au Gouvernement des rapports annuels sur le respect de la neutralité scolaire pour objectiver la situation et guider les politiques futures,
- s’inspirer du modèle français, en désignant des référents police-école pour une réaction rapide en cas de menaces.
« La neutralité, inscrite dans la Constitution, doit être rappelée et préservée. L’école n’est pas un lieu de prosélytisme et ne peut pas le devenir. Je suis résolue à aider les enseignants à briser le silence et à aller chercher de l’aide là où elle existe » rappelle Valérie Glatigny.