Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le groupe MR a voté contre une proposition de résolution du Parti Socialiste visant à étendre la gratuité des fournitures scolaires au-delà la troisième année primaire.
La députée Stéphanie Cortisse, Présidente de la Commission de l’Education, a rappelé que la Déclaration de Politique Communautaire, c’est-à-dire l’accord du nouveau Gouvernement MR-Engagés, prévoit expressément que « Le Gouvernement évaluera les mesures de gratuité relatives aux fournitures scolaires de la 1ère maternelle à la 3ème primaire et le cas échéant adaptera cette mesure. Il mènera en outre une enquête associant l’ensemble des acteurs et secteurs concernés sur le coût des voyages et sorties scolaires ».
Évaluer l’efficacité des politiques publiques avant de décréter, c’est ainsi que le nouveau Gouvernement a décidé de fonctionner. Il en va de la responsabilité des élus : plutôt que de foncer tête baissée, prenons d’abord le temps d’évaluer, mais aussi de recueillir les avis des acteurs de terrain. Le MR est en total désaccord avec la méthodologie de travail de la gauche qui est illogique, prématurée et qui s’inscrit totalement en porte-à-faux des principes de la bonne gouvernance. Nous privilégions le choix de la majorité de « décisions éclairées » à prendre le cas échéant à terme, sur la base d’informations objectives et pertinentes, plutôt que le scénario des « évaluations alibis ». Objectiver, évaluer et faire respecter ce qui existe avant de prendre d’autres mesures : trois piliers de la saine gestion des deniers publics et de la bonne gouvernance qui sont au cœur du mandat très clair donné par les électeurs à la nouvelle majorité.
En outre, la députée Cortisse a souligné que la gratuité est une obsession qui relève plus du dogmatisme, voire d’une religion de la Gauche, plutôt que du pragmatisme et de la bonne gouvernance. En effet, rien n’est jamais « gratuit », au final il y a toujours quelqu’un qui paie l’addition, et c’est le contribuable. De plus, les gratuités à tout va menacent l’équilibre budgétaire déjà précaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et entretiennent le mythe du gratuit qui a largement concouru à la situation budgétaire que nous connaissons. Faut-il rappeler que le déficit de la Communauté Française se situe autour du milliard d’euros et que la dette dépasse les 11 milliards d’euros ?
Pour Stéphanie Cortisse, « nous devons nous interrogeons aussi sur la pertinence de grever le budget de l’Éducation avec des mesures généralisées de gratuité des fournitures scolaires. Compte tenu du contexte budgétaire très difficile de la FWB, ce que personne ne peut nier, est-il opportun d’investir de nouveaux millions d’euros dans des plumiers garnis, plutôt que dans de l’encadrement par exemple ? Rappelons que la gratuité des fournitures scolaires de la M1 à la P3 représente déjà un budget annuel d’environ 24 millions EUR. Il faut donc choisir ses priorités, et celle du MR c’est d’assurer un enseignement de qualité et d’instruire efficacement les élèves ». Il existe d’ailleurs déjà une prime de rentrée scolaire indexée octroyée aux parents par les Régions dans le cadre des allocations familiales.
La députée Cortisse a par ailleurs rappelé en Commission qu’en vertu de l’article 24 §3 de la Constitution, c’est « l’accès à l’enseignement » qui est « gratuit jusqu’à la fin de l’obligation scolaire » et non tout ce qui se rapporte de près ou de loin à l’enseignement. Le MR est évidemment un ardent défenseur du principe constitutionnel de la gratuité de l’accès à l’enseignement, comme corrélatif du principe de libre choix des parents : les écoles de l’enseignement organisé ou subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles ne peuvent réclamer aucuns frais d’inscription. Pour autant, notre position n’induit pas la multiplication des mesures de gratuité afférentes aux activités et aux services proposés par les établissements scolaires.
Et la députée Cortisse de conclure : « Posons-nous les bonnes questions : est-ce aux équipes éducatives de s’occuper de l’achat et de la gestion des plumiers des élèves ? Cela ne relève-t-il pas du rôle des parents et ne les déresponsabilise-t-il pas une fois de plus ? ».
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